Friday, September 30, 2011

Estaciôn de bus, cerca a casa....


Honorato de Balzac era un adicto (enfermo) al Café. Escribió el « Tratado de los excitantes modernos » en el que consigna algunos fragmentos interesantes acerca del café :

1. « El gobierno inglés condenó a muerte a tres individuos a quienes brindaron la posibilidad, o bien de ser colgados según la costumbre en aquel país, o bien de vivir exclusivamente el uno de té, el otro de café y el otro de chocolate, sin ingerir ningún otro alimento ni cualquier otro líquido. Pues bien, los muy chuscos aceptaron. Quizá cualquier otro condenado a muerte habría hecho lo mismo. Como cada alimento ofrecía más o menos las mismas posibilidades, lo echaron a suertes.

El hombre que vivió de chocolate murió ocho meses después.
El hombre que vivió de café duró dos años.
El hombre que vivió de té tardó tres años en morir.

Sospecho que la Compañía de las Indias haya solicitado la experiencia en interés de su comercio.

El hombre del chocolate murió en un horrible estado de podredumbre, devorado por los gusanos. Sus miembros cayeron uno a uno, como los de la monarquía española. El hombre del café murió quemado, como si el fuego de Gomorra le hubiera calcinado. Se habría podido hacer cal con su cuerpo. Alguien lo propuso, pero la experiencia pareció contraria a la inmortalidad del alma. El hombre del té se puso delgado y casi diáfano, murió de consunción, en estado de linterna; podía verse a través de su cuerpo; un filántropo pudo leer el « Times » gracias a una luz colocada detrás de su cuerpo. La decadencia inglesa no permitió otro exceso más original.»

2. «Descubrí un método horrible y cruel, que no aconsejo más que a hombres muy resistentes, de pelo negro y duro, con una piel color ocre rojizo, con las manos cuadradas, con las piernas en forma de balaustrada como la de la plaza Luis XV. Se trata del empleo del café molido, comprimido, frío y anhidro, ingerido en ayunas. Este café cae en el estómago, que, como bien dice Brillat-Savarin, es un saco aterciopelado por dentro y tapizado de alvéolos chupadores y papilas; el café lo encuentra vacío, ataca ese forro delicado y voluptuoso, se convierte en una especie de alimento que requiere sus jugos; los exprime, los solicita como una pitonisa clama a su dios, maltrata esas hermosas paredes como un carretero que brutaliza a sus caballos; los plexos se inflaman, queman y lanzan sus chispas hasta el cerebro. A partir de entonces, todo se agita: las ideas se tambalean como batallones de un gran ejército en el campo de batalla, y se libra la batalla. Los recuerdos vuelven a paso de

carga, con los pendones desplegados; la caballería ligera de las comparaciones se despliega en espléndido galope; la artillería de la lógica acude con sus carros y saquetes; las ocurrencias llegan en tromba; se alzan figuras; el papel se llena de tinta, pues empieza el desvelo que terminará en torrentes de agua oscura, como la batalla en pólvora negra. Aconsejé esta bebida, tomada de esta manera, a uno de mis amigos, que quería absolutamente terminar un trabajo para el día siguiente: creyó que se había envenenado, se puso en la cama, y en ella se quedó como una recién casada. Era alto, rubio, con pelo escaso, un estómago de papel, de paredes finas. Pequé por falta de observación.

1. Voici le résultat d'une expérience faite à Londres, dont la vérité m'a été garantie par deux personnes dignes de foi, un savant et un homme politique, et qui domine les questions que nous allons traiter.
Le gouvernement anglais a permis de disposer de la vie de trois condamnés à mort, auxquels on a donné l'option ou d'être pendus suivant le formule usitée dans ce pays, ou de vivre exclusivement, l'un de thé, l'autre de café, l'autre de chocolat, sans y joindre aucun autre aliment de quelque nature que ce fût, ni boire d'autres liquides. Les drôles ont accepté. Peut-être tout condamné en eut-il fait autant. Comme chaque aliment offrait plus ou moins de chances, ils ont tiré le choix au sort.

L'homme qui a vécu de chocolat est mort après huit mois.
L'homme qui a vécu de café a duré deux ans.
L'homme qui a vécu de thé n'a succombé qu'après trois ans.

Je soupçonne la Compagnie des Indes d'avoir sollicité l'expérience dans l'intérêt de son commerce.

L'homme au chocolat est mort dans un effroyable état de pourriture, dévoré par les vers. Ses membres sont tombés un à un, comme ceux de la monarchie espagnole.
L'homme au café est mort brûlé, comme si le feu de Gomorrhe l'eût calciné. On aurait pu en faire de la chaux. On l'a proposé, mais l'expérience a paru contraire à l'immortalité de l'âme.
L'homme au thé est devenu maigre et quasi diaphane, il est mort de consomption, à l'état de lanterne ; on voyait clair à travers son corps ; un philanthrope a pu lire le Times, une lumière ayant été placée derrière le corps. La décence anglaise n'a pas permis un essai plus original.

2. Enfin, j'ai découvert une horrible et cruelle méthode, que je ne conseille qu'aux hommes d'une excessive vigueur, à cheveux noir et durs, à peau mélangée d'ocre et de vermillon, à mains carrées, à jambes en forme de balustres comme ceux de la place Louis XV. Il s'agit de l'emploi du café moulu, foulé, froid et anhydre (mot chimique qui signifie peu d'eau ou sans eau) pris à jeun. Ce café tombe dans votre estomac, qui, vous le savez par Brillat-Savarin, est un sac velouté à l'intérieur et tapissé de suçoirs et de papilles ; il n'y trouve rien, il s'attaque à cette délicate et voluptueuse doublure, il devient une sorte d'aliment qui veut ses sucs ; il les tord, il les sollicite comme une pythonisse appelle son dieu, il malmène ces jolies parois comme un charretier qui brutalise de jeunes chevaux ; les plexus s'enflamment, ils flambent et font aller leurs étincelles jusqu'au cerveau. Dès lors, tout s'agite : les idées s'ébranlent comme les bataillons de la grande armée sur le terrain d'une bataille, et la bataille a lieu. Les souvenirs arrivent au pas de charge, enseignes déployées ; la cavalerie légère des comparaisons se développe par un magnifique galop ; l'artillerie de la logique accourt avec son train et ses gargousses ; les traits d'esprit arrivent en tirailleurs ; les figures se dressent ; le papier se couvre d'encre, car la veille commence et finit par des torrents d'eau noire, comme la bataille par sa poudre noire. J'ai conseillé ce breuvage ainsi pris à un de mes amis qui voulait absolument faire un travail promis pour le lendemain : il s'est cru empoisonné, il s'est recouché, il a gardé le lit comme une mariée. Il était grand, blond, cheveux rares ; un estomac de papier mâché, mince. Il y avait de ma part manque d'observation.  


No comments:

Post a Comment