Estaciôn de bus, cerca a casa....
Honorato de Balzac
era un adicto (enfermo) al Café. Escribió el « Tratado de los
excitantes modernos » en el que consigna algunos fragmentos interesantes acerca del café :
1. « El gobierno inglés condenó
a muerte a tres individuos a quienes brindaron la posibilidad, o bien
de ser colgados según la costumbre en aquel país, o bien de vivir
exclusivamente el uno de té, el otro de café y el otro de
chocolate, sin ingerir ningún otro alimento ni cualquier otro
líquido. Pues bien, los muy chuscos aceptaron. Quizá cualquier otro
condenado a muerte habría hecho lo mismo. Como cada alimento ofrecía
más o menos las mismas posibilidades, lo echaron a suertes.
El hombre que vivió de chocolate murió
ocho meses después.
El hombre que vivió de café duró dos
años.
El hombre que vivió de té tardó tres
años en morir.
Sospecho que la Compañía de las
Indias haya solicitado la experiencia en interés de su comercio.
El hombre del chocolate murió en un
horrible estado de podredumbre, devorado por los gusanos. Sus
miembros cayeron uno a uno, como los de la monarquía española. El
hombre del café murió quemado, como si el fuego de Gomorra le
hubiera calcinado. Se habría podido hacer cal con su cuerpo. Alguien
lo propuso, pero la experiencia pareció contraria a la inmortalidad
del alma. El hombre del té se puso delgado y casi diáfano, murió
de consunción, en estado de linterna; podía verse a través de su
cuerpo; un filántropo pudo leer el « Times » gracias a
una luz colocada detrás de su cuerpo. La decadencia inglesa no
permitió otro exceso más original.»
2. «Descubrí un método horrible
y cruel, que no aconsejo más que a hombres muy resistentes, de pelo
negro y duro, con una piel color ocre rojizo, con las manos
cuadradas, con las piernas en forma de balaustrada como la de la
plaza Luis XV. Se trata del empleo del café molido, comprimido, frío
y anhidro, ingerido en ayunas. Este café cae en el estómago, que,
como bien dice Brillat-Savarin, es un saco aterciopelado por dentro y
tapizado de alvéolos chupadores y papilas; el café lo encuentra
vacío, ataca ese forro delicado y voluptuoso, se convierte en una
especie de alimento que requiere sus jugos; los exprime, los solicita
como una pitonisa clama a su dios, maltrata esas hermosas paredes
como un carretero que brutaliza a sus caballos; los plexos se
inflaman, queman y lanzan sus chispas hasta el cerebro. A partir de
entonces, todo se agita: las ideas se tambalean como batallones de un
gran ejército en el campo de batalla, y se libra la batalla. Los
recuerdos vuelven a paso de
carga, con los pendones desplegados; la
caballería ligera de las comparaciones se despliega en espléndido
galope; la artillería de la lógica acude con sus carros y saquetes;
las ocurrencias llegan en tromba; se alzan figuras; el papel se llena
de tinta, pues empieza el desvelo que terminará en torrentes de agua
oscura, como la batalla en pólvora negra. Aconsejé esta bebida,
tomada de esta manera, a uno de mis amigos, que quería absolutamente
terminar un trabajo para el día siguiente: creyó que se había
envenenado, se puso en la cama, y en ella se quedó como una recién
casada. Era alto, rubio, con pelo escaso, un estómago de papel, de
paredes finas. Pequé por falta de observación.
1. Voici le résultat d'une expérience
faite à Londres, dont la vérité m'a été garantie par deux
personnes dignes de foi, un savant et un homme politique, et qui
domine les questions que nous allons traiter.
Le gouvernement anglais a permis de
disposer de la vie de trois condamnés à mort, auxquels on a donné
l'option ou d'être pendus suivant le formule usitée dans ce pays,
ou de vivre exclusivement, l'un de thé, l'autre de café, l'autre de
chocolat, sans y joindre aucun autre aliment de quelque nature que ce
fût, ni boire d'autres liquides. Les drôles ont accepté. Peut-être
tout condamné en eut-il fait autant. Comme chaque aliment offrait
plus ou moins de chances, ils ont tiré le choix au sort.
L'homme qui a vécu de chocolat est
mort après huit mois.
L'homme qui a vécu de café a duré
deux ans.
L'homme qui a vécu de thé n'a
succombé qu'après trois ans.
Je soupçonne la Compagnie des Indes
d'avoir sollicité l'expérience dans l'intérêt de son commerce.
L'homme au chocolat est mort dans un
effroyable état de pourriture, dévoré par les vers. Ses membres
sont tombés un à un, comme ceux de la monarchie espagnole.
L'homme au café est mort brûlé,
comme si le feu de Gomorrhe l'eût calciné. On aurait pu en faire de
la chaux. On l'a proposé, mais l'expérience a paru contraire à
l'immortalité de l'âme.
L'homme au thé est devenu maigre et
quasi diaphane, il est mort de consomption, à l'état de lanterne ;
on voyait clair à travers son corps ; un philanthrope a pu lire le
Times, une lumière ayant été placée derrière le corps. La
décence anglaise n'a pas permis un essai plus original.
2. Enfin, j'ai découvert une horrible
et cruelle méthode, que je ne conseille qu'aux hommes d'une
excessive vigueur, à cheveux noir et durs, à peau mélangée d'ocre
et de vermillon, à mains carrées, à jambes en forme de balustres
comme ceux de la place Louis XV. Il s'agit de l'emploi du café
moulu, foulé, froid et anhydre (mot chimique qui signifie peu d'eau
ou sans eau) pris à jeun. Ce café tombe dans votre estomac, qui,
vous le savez par Brillat-Savarin, est un sac velouté à l'intérieur
et tapissé de suçoirs et de papilles ; il n'y trouve rien, il
s'attaque à cette délicate et voluptueuse doublure, il devient une
sorte d'aliment qui veut ses sucs ; il les tord, il les sollicite
comme une pythonisse appelle son dieu, il malmène ces jolies parois
comme un charretier qui brutalise de jeunes chevaux ; les plexus
s'enflamment, ils flambent et font aller leurs étincelles jusqu'au
cerveau. Dès lors, tout s'agite : les idées s'ébranlent comme les
bataillons de la grande armée sur le terrain d'une bataille, et la
bataille a lieu. Les souvenirs arrivent au pas de charge, enseignes
déployées ; la cavalerie légère des comparaisons se développe
par un magnifique galop ; l'artillerie de la logique accourt avec son
train et ses gargousses ; les traits d'esprit arrivent en tirailleurs
; les figures se dressent ; le papier se couvre d'encre, car la
veille commence et finit par des torrents d'eau noire, comme la
bataille par sa poudre noire. J'ai conseillé ce breuvage ainsi pris
à un de mes amis qui voulait absolument faire un travail promis pour
le lendemain : il s'est cru empoisonné, il s'est recouché, il a
gardé le lit comme une mariée. Il était grand, blond, cheveux
rares ; un estomac de papier mâché, mince. Il y avait de ma part
manque d'observation.
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